Au début j’avais pensé à “Sans les loups” pour parler de ceux qui hurlent seuls. Mais ça faisait trop aventurier solitaire. Ensuite il s’est appelé “Choisir ses combats”, mais les titres avec un verbe à l’infinitif j’étais pas sûr. Pendant cette période, ont défilé sans convaincre : “Enfants miracles”, “Paradis 2, “Aimer.Rompre.Aimer”, “Et retour”, “Quand tout vous percute” (ça devait être une période délicate), “De mon mieux”, “La fin des tourments” (ça s’était arrangé apparemment), “Après l’amour” et enfin “Non jam amabam” (en latin non mais ça va pas). Et puis un jour a surgi “Calmos”. Il a tenu longtemps “Calmos”… Mais c’est une injonction, et qui plus est dans un espagnol assez approximatif. À un moment les chansons étaient toutes écrites, je commençais à sentir qu’on s’approchait. “Quelque part entre s’en foutre et en crever”: oui mais c’est une phrase de Romain Gary. “La maison” : la sédentarité. La routine. La maison pour moi ça voulait dire aller au bureau tous les jours, avoir ses weekends, prévoir des vacances à l’avance, partir en voyage, leur dire “à ce soir” quand ils partaient le matin, aider pour l’anniversaire de ma sœur, aller voir l’OM avec mon père, avoir le temps après ces 4 ans de tourbillon. Mais la maison ça me faisait trop penser à la maison (close) d’Emma Becker. Un tout petit peu trop, mais assez pour le retoquer. Un titre, ça doit être toujours oui, dans n’importe quelle situation. Alors au final de quoi ça parle ? Des gens qui peuplent notre maison, nos essentiels, nos murs porteurs, ceux dont parfois les remarques et les attitudes nous font cet effet étrange, quelque part entre s’en foutre et en crever. “Famille” sortira le 28 février, c’est dans longtemps, et en attendant Benjamin, Calmos.